Regulariser L‘Organisme Seitai

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Itsuo Tsuda ”Le Triangle Instable”, Paris: Courrier du Livre, 1980:137-148. → Ce texte est une conférence de Me Noguchi sur le mouvement régénérateur “katsugen-undo” le 20 juin 1980

 

Régulariser l'organisme
Haruchika Noguchi (fondateur du Seitai)
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Le but du mouvement régénérateur ("katsugen-undo") est de régulariser notre organisme, de le seitaiser. Régulariser notre organisme n'est pas seulement nécessaire pour nous rendre bien portants. Quel que soit le genre d'activité qu'on exerce, qu'il s'agisse de faire la calligraphie, de faire le dessin ou de pratiquer les arts martiaux, il faut tout d'abord commencer par régulariser notre organisme, autrement on risque de tomber à côté.

Un jour, Mme Yoshiko Sato, autrefois cantatrice, voulut reprendre l'opéra. Lorsqu'elle a été seitaisée, elle a récupéré sa voix. Par la suite, le mouvement régénérateur s'est propagé chez des gens qui chantaient. Ainsi, ce qu'on n'arrive pas à faire tant que l'organisme reste anormal, devient possible à partir du moment où on régularise l'organisme en faisant le mouvement. La régularisation de l'organisme doit être à l'origine de tout acte. On ne peut pas courir avec un corps déformé. On ne peut pas jouer au golf avec des hanches trop raides. La régularisation de l'organisme ne se limite donc pas au domaine du maintien de la santé.

Récemment, il y a de plus en plus de gens qui l'utilisent pour faciliter l'accouchement. L'accouchement devient facile à mesure que l'organisme se régularise. Cela est bien normal. Les femmes seitaisées n'ont pas de nausées pendant la grossesse, et ne souffrent pas à l'accouchement.
On pense que c'est bien mystérieux mais en fait, c'est là l'accouchement naturel. Les chiennes et les chattes accouchent naturellement, il n'y a aucune raison pour que seules les femmes doivent souffrir.

Pourtant, chez les humains, c'est la connaissance qui nous fait imaginer la souffrance. C'est comme quand on a honte, on rougit et quand on a peur, on pâlit. Tout ce qu'on croit, tout ce qu'on imagine, se réalise sur le plan organique. C'est en utilisant l'imagination qu'on a créé ces complications qui n'existeraient pas sans la connaissance. La difficulté d'accouchement provient du fait qu'on a oublié que c'est la femme elle-même qui accouche et qu'on fait comme quelqu'un qui reste toute la journée dans le cabinet de toilettes à s'échiner à faire la selle : évidemment on se fatigue vite et tout devient difficile ; ce qui ne veut pas dire que l'accouchement naturel est une chose difficile en soi.

Pourtant, sans le savoir, on finit par accepter l'idée que c'est une chose difficile. Lorsqu'on se met à pratiquer le mouvement, cela devient facile. On croit alors que le mouvement régénérateur est une méthode d'accouchement sans douleur. Mais en fait, le mouvement ne fait que régulariser le mouvement inconscient de l'individu ; sa caractéristique est de coordonner là où le mouvement volontaire ne peut pas agir; il n'est pas spécialement conçu pour faciliter l'accouchement.

Ce qu'on peut dire, c'est que l'accouchement devient facile à mesure que l'organisme se régularise. Avec un organisme régularisé, on peut dessiner facilement (calligraphie), on peut se lever et s'asseoir facilement (cérémonie du thé); la chose ne se limite pas uniquement à l'accouchement. L'idée de régulariser l'organisme se répand maintenant chez les gens qui veulent sortir de leur maladie.

On est habitué à recourir aux médicaments pour guérir la maladie. Mais la vraie santé consiste à profiter des médicaments que nous produisons nous-mêmes, des médicaments faits "à la maison". Nous en avons tous en nous.

Or, c'est par erreur qu'on s'est habitué à prendre des médicaments de substitution. On essaye de maintenir la santé, en s'injectant de l'insuline de porc ou de l'insuline synthétique. Cela ne fait que perturber la composition des médicaments faits "à la maison".

Depuis des milliers d'années, on a essayé de nous fortifier en utilisant toutes sortes de médicaments. Résultat: il y a de moins en moins d'hommes bien portants de plus en plus d'hommes faibles.

Mais quand on réfléchit bien, on se demande s'il faut absolument guérir la maladie pour être guéri, ou s'il faut prendre des médicaments pour guérir la maladie. A vrai dire, chacun guérit tout seul, grâce au travail de l'organisme. La plaie se cicatrise toute seule, sans faire la couture, sans faire de suture. Tant qu'elle ne se cicatrise pas toute seule, ce n'est pas la vraie guérison. Par conséquent, c'est notre organisme qui guérit tout seul, rien d'autre.

Tout serait simple si chacun réveillait un tel potentiel chez soi. Tout est devenu difficile à partir du moment où on veut dépendre de quelqu'un d'autre pour se faire soigner, pour guérir la maladie, pour maintenir la santé ou pour accoucher sans difficulté. On finit par croire qu'il faut des spécialistes pour s'occuper de tout cela.

Mais, de toute façon, on ne peut faire la selle que soi-même. Si c'est pour autre chose, on peut demander à quelqu'un "Veux-tu en manger la moitié ?"
Mais on ne peut pas demander à quelqu'un : "Sois gentil, veut-tu aller à la selle pour moi ? " Si quelqu'un offre de pleurer à votre place, cela ne permet pas de dissiper votre tristesse. Tout ce qui concerne votre organisme, il faut que vous le fassiez vous-mêmes.

La même chose pour vous seitaiser, pour régulariser votre organisme. C'est vous qui le faites, c'est une erreur de croire que vous dépendez de quelqu'un d'autre pour le faire. Le seitai, c'est vous-mêmes qui régularisez votre organisme. C'est par erreur qu'on croit qu'il faut demander à quelqu'un d'autre pour se seitaiser.

Maintenant, il y a beaucoup de gens qui viennent me demander de se faire seitaiser. Au début, je les acceptais. Mais petit à petit, j'ai compris que c'est à chacun de se seitaiser. Si je m'en occupe, il n'y a que moi qui sois tout le temps occupé. Les autres mettent tout sur mon dos pour se livrer à des débauches. Tout ce que je fais ne servira à rien. Il faut que chacun prenne conscience de la responsabilité de son propre organisme.

Le fait de vivre, c'est d'assurer le fonctionnement de l'organisme qui maintient son autonomie et qui y rétablit un ordre normal. Par conséquent, tant qu'on vit, on se seitaise tout naturellement. Si on prend conscience de ce fait en développant cette faculté naturelle de régularisation, on n'a pas besoin de dépendre des autres.

Ceux qui ont appris à se seitaiser savent régulariser leur organisme tout seuls, même lorsqu'ils se trouvent en outre-mer. Donc, ils n'ont pas de souci là- dessus. Tout le monde possède une telle possibilité tout naturellement. Si l'accouchement chez les femmes devient difficile alors qu'il est très simple chez les autres animaux, c'est qu'elles ont oublié le fait que ce sont elles-mêmes qui accouchent. La maladie aussi est une fonction qui rétablit la guérison, lorsque l'organisme est dans un état naturel.

Je me suis aperçu de ce fait grâce au stabilographe, appareil qui permet de mesurer le mouvement involontaire de notre corps, autrement dit, son équilibre. Il permet de mesurer si le corps s'appuie soit à gauche, soit à droite. Lorsque ce déséquilibre dépasse une certaine limite, le sujet est affecté de la diarrhée. Et lorsque la diarrhée est terminée, le corps se redresse. Lorsque le corps perd son équilibre antéro-postérieur, le sujet s'enrhume. Après le passage du rhume, le déséquilibre se rectifie.

J'ai fini par croire que toutes sortes de maladies sont peut-être des moyens pour rectifier les déformations du corps.

Aujourd'hui, je pars du principe que les maladies sont des occasions pour rectifier ces déformations, et j'en profite pour seitaiser l'organisme.

Il y a une bévue quelque part. Les gens ne pensent qu'à dépendre des autres. Il y en a qui sont convaincus que c'est normal d'avoir recours aux autres, puisque, disent-ils, il y a des spécialistes. Pourtant, on connaît le degré de démangeaison quand il s'agit de la sienne propre. On se gratte et on arrête juste comme il faut. Mais quand il s'agit de quelqu'un d'autre on ne sait pas quand il faut arrêter, ni avec quelle force il faut gratter. Tout d'abord, on ne sait pas où cela démange.

Quand il s'agit de soi-même, on sait si l'on veut manger, à présent, de la patate ou du poisson.

S'il s'agit des autres, on a beau s'équiper d'importantes installations de détection, on ne sait toujours pas. Puisqu'on sait ce qui se passe chez soi, mieux que les autres, il est juste de s'occuper de soi-même. Pourquoi dépendre des autres ?

La connaissance que nous avons sur l'homme résulte de l'examen des cadavres, de l'autopsie. On y ajoute toutes sortes de suppositions et on construit tout à partir de ces suppositions.

Lorsqu'un chat est coupé en deux, il cesse de miauler, de remuer la queue. En somme, le chat n'y est plus. Si c'est un poisson, on peut le manger coupé en deux. Si le but est de manger, c'est possible. Si le but est de vivre, on ne peut pas couper en deux.

Autrefois, Nanzen, moine zen, en voyant ses disciples se disputer pour avoir un chat, coupa celui-ci en deux pour le leur distribuer. Ce que les disciples ont obtenu de part et d'autre c'était un cadavre, encore tout frais. C'était des morceaux de cellules fraîches, mais le chat en question avait disparu. Alors ils se sont mis à la recherche du chat perdu. Coupé en deux, le chat n'y est plus. Il est impossible de concevoir un être vivant, coupé en deux.

Cependant, il y a toujours la possibilité d'étudier le problème en le divisant. Ce qui rend possible l'étude par division, c'est l'idée de considérer la vie comme un objet, l'idée qui refuse de voir ce qui fait fonctionner notre organisme, qui refuse d'admettre que c'est la vie qui nous permet d'exercer une influence sur autrui.

Si l'on comprend que c'est la vie qui agit en nous, il faudrait penser à régulariser notre organisme, à rétablir un ordre naturel en nous, avant d'essayer de nous charcuter. Ainsi, lorsque le but est de vivre, nous devons adopter une façon différente de procéder.

On dit qu'il faut suppléer à notre déficience avec des médicaments. Mais si. on prend de l'acide parce qu'il en manque, l'organisme diminue sa production d'acide en conséquence. Si l'on n'utilise pas les bras, ceux-ci s'appauvrissent. Il serait ridicule de dire : "Quand j'aurai les jambes fortes, je me mettrai à marcher." C'est en marchant qu'on fortifie les jambes.

Les gens essayent de se nourrir en mangeant beaucoup. Cependant l'organisme, lorsqu'il fonctionne normalement, rejette tout ce qui lui est superflu. Quand on mange plus qu'il n'en faut, la nutrition baisse. Quand on dort plus qu'il ne faut, la récupération ralentit. C'est donc une erreur de vouloir manger et dormir beaucoup pour avoir la bonne santé. On sera bien portant en mangeant peu, en travaillant beaucoup et en dormant peu. C'est cela, la vraie santé.

Aujourd'hui, tout est à l'envers. On ne pense qu'à manger beaucoup, travailler peu, et éviter le chaud et le froid. Une telle idée n'est pas saine du tout, et il est presque criminel de l'imposer, comme si c'était une nécessité pour le maintien de la santé ou pour guérir la maladie.

L'homme est fait, dès le départ, pour qu'il puisse se maintenir tout seul. Ce n'est pas la peine d'essayer de guérir, il se guérit tout seul. Quand on mange un mauvais aliment, on vomit naturellement. Le vomissement est une légitime défense de l'estomac. Il a vomi parce que c'est mauvais pour l'organisme de l'absorber. A ce moment-là, on devrait dire: "Estomac, tu as bien travaillé. Merci." On pense au contraire que l'estomac est cassé, parce qu'il a vomi.

Les intestins, aussi, font la diarrhée, pour chasser le plus vite possible des choses nocives. Il faudrait dire : "Intestins, merci." Quand les amygdales sont affectées d'une inflammation, c'est comme les gardiens qui se mettent en colère contre l'invasion microbienne. Donc c'est un procédé seitai et on devrait remercier les amygdales. Au lieu de cela, on les brûle ou on les excise. Tout cela ne tient pas debout.

Si tout un chacun se met à réfléchir sérieusement sur la question de la santé, on doit s'apercevoir que le moindre mouvement de notre corps correspond à un fonctionnement pour maintenir notre santé. Si une poussière entre dans l'oeil, on sécrète les larmes pour la laver. Si elle entre dans le nez, on éternue pour la chasser. Ce sont tous des procédés seitai. Donc il faut dire "Merci." Notre organisme les accomplit tout naturellement.

Tout ce qu'on fait consciemment est influencé par la connaissance acquise. Mais l'activité naturelle qui existe dans notre organisme exécute toutes sortes de travaux, vomir, retirer la main au contact d'un objet chaud, éternuer, sécréter des larmes, sans qu'on le fasse d'une façon consciente. Ce travail qui rétablit sans cesse l'état normal de l'organisme, est du ressort du système moteur extrapyramidal.

Par contre, le système pyramidal commande le mouvement volontaire des mains et des jambes, l'hémisphère droit affectant le côté gauche du corps et l'hémisphère gauche, le côté droit. Le système pyramidal est au service de la volonté et de la connaissance. Il peut donc être utilisé soit pour améliorer, soit pour détruire notre organisme.

Le système extrapyramidal qui fonctionne indépendamment du conscient, travaille toujours dans le sens de rétablir l'organisme. Grâce à ce travail, les chattes peuvent accoucher seules, les chiens mangent de l'herbe pour se rétablir, les ours mangent de l'herbe, des racines et des écorces, les oiseaux se baignent dans les sources chaudes. Tous les êtres agissent pour maintenir la santé. C'est différent de ce qu'on exécute avec le conscient.

Le mouvement régénérateur* que vous avez vu tout à l'heure, est un mouvement du ressort du système moteur extrapyramidal. (*divine seitai movement "katsugen-undo")

C'est un mouvement qui permet d'entraîner le système extrapyramidal pour le rendre plus sensible. Lorsque l'activité de régularisation organique augmente, l'état normal se maintient tout naturellement.

Pourtant, il y a des gens qui l'interprètent comme une méthode de santé. Mais moi, je dis que pour maintenir la santé, l'homme n'a besoin d'aucune méthode. On a tendance à trop compliquer la chose. On aura la bonne santé tout seul, quand on laissera tomber tous les artifices conscients pour se laisser guider par l'inconscient. Par conséquent, je ne prêche pas une méthode de santé.

Il y en a d'autres qui pensent que c'est une méthode de guérison. Moi, je pense que la maladie guérit toute seule, qu'il ne faut pas essayer de la guérir, et qu'en plus, la maladie elle-même est une fonction pour rectifier les déformations du corps. Par conséquent, on ne le pratique pas pour guérir la maladie.

Il y en a qui croient hâtivement que la santé, c'est l'absence de maladie. Cependant, tant que, l'organisme réagit contre de mauvais stimuli, en organisant la résistance, en récupérant la force et en remettant de l'ordre, la soupape de sécurité fonctionne et on passe la maladie.

Si l'on croit être en bonne santé uniquement parce qu'on n'est pas malade, alors que l'organisme est devenu apathique et que le système extrapyramidal est en sabotage, de sorte qu'on n'a même pas la fièvre pour résister contre l'invasion microbienne, qu'on ne vomit pas en mangeant des choses nocives, qu'on n'a pas la diarrhée avec les intestins remplis de saletés, et que le métabolisme se trouve ralenti au point de ne plus pouvoir éliminer de vieux déchets, on tombe gravement malade, par l'accumulation.

Les maladies à la mode maintenant comme le cancer, la cirrhose du foie, ou la leucémie, etc., sont des maladies qui affectent les gens dont l'organisme est devenu apathique. Ce sont des gens qui tombent malades une fois tous les dix ans ou tous les vingt ans. L'idée que la santé est l'absence de maladie est une erreur, il faut y reconnaître l'apathie. Ou bien, on ne réagit pas aux stimuli, ou l'organisme ne sent pas l'anomalie.

Comme les lépreux ne souffrent pas quand ils sont blessés, il n'y a pas de guérison tant qu'on ne sent pas d'anomalie. L'organisme fonctionne à partir du moment où il sent quelque chose. L'idée qu'on est bien portant parce qu'on n'est pas malade, est fausse. C'est une erreur de croire que l'on est en bonne santé à cause de l'absence de sensations anormales.

Quand on fait le mouvement régénérateur, on devient sensible à l'anomalie. La douleur revient, celle qu'on a eue avec un choc il y a dix jours, il y a un an. Cela veut dire que l'organisme est devenu pour autant sensible. Si l'on s'enrhume, ou si l'on a la diarrhée, c'est qu'on est devenu d'autant plus sensible à l'anomalie.

Moi, je pense que n'être jamais malade, c'est une sorte de maladie. Cela s'appelle "maladie sans maladie". Il est donc nécessaire de rendre l'organisme plus sensible, de sorte que le mouvement extrapyramidal se déclenche à la moindre anomalie. C'est dans ce sens que j'enseigne le mouvement régénérateur. Et alors les gens pensent que c'est une thérapeutique. Mais la maladie, c'est une chose à traverser, non à guérir.

On devient plus sensible à la maladie.

Il y a quelque temps, une personne qui avait la sinusite s'est mise à pratiquer le mouvement. Au bout de trois jours, le mouvement devenait très violent. Elle a eu des éternuements et un gros morceau de chewing-gum est sorti du nez. Depuis, la sinusite a disparu. Mais elle prétendait n'avoir jamais mastiqué de chewing-gum. Comme l'organisme ne produit pas de chewing-gum, je lui ai demandé si c'était vraiment du chewing-gum.

Elle dit que oui, parce qu'elle l'a fait analyser. "Dans ce cas, lui dis-je, vous l'aviez avalé." Elle dit : "Effectivement, j'ai mastiqué le gum, voici trois ans. J'ai eu un soubresaut et le gum a disparu. Depuis, j'ai de la sinusite. Chaque fois qu'on mettait de la cocaïne, j'avais l'impression que cela passait. Cela a duré plus de trois ans ainsi." "Alors, ce n'était pas la sinusite, dis-je, mais la chewing-gumite."

C'est ainsi que même de vieilles choses s'éliminent lorsque la sensibilité revient. Même une petite poussière nous fait éternuer, à plus forte raison,
on devrait éternuer beaucoup plus avec un chewing-gum. Elle n'y arrivait pas parce que sa sensibilité était émoussée, ce qui lui a provoqué une anomalie.

L'autre jour, un enfant qui avait un débris de verre dans l'oeil l'a fait sortir après le mouvement. Ainsi, la sensibilité réveillée permet de maintenir l'état normal de l'organisme. Ceux qui se vantent de n'avoir pas de maladie et d'être robustes, sont fragiles. Il vaut mieux avoir un corps souple, qui réagit subtilement aux moindres changements, et qui est pourvu d'une grande élasticité. C'est ce genre de corps que j'appelle seitai. Je n'appelle pas bien portants ceux qui ont un corps robuste, musclé ou un corps de Niô.
(dieux protecteurs des temples, ressemblant aux armoires à glace).

Il faut que les femmes aient un corps de femme bien naturel, et les hommes, un corps d'homme naturel. En même temps, il faut qu'ils aient la souplesse et la sensibilité qui conviennent à leur sexe. Le mouvement régénérateur est destiné à réaliser de tels corps. Il est malséant de le considérer comme une méthode de guérison, ou une méthode de santé ou de soins.

Il y en a qui le pratiquent tous les jours parce qu'ils croient que c'est une méthode de santé. Puisque c'est un entraînement qui permet de vomir de mauvais aliments, il est nécessaire, au début, de le pratiquer tous les jours.

Mais une fois que vous arrivez à déclencher naturellement le mouvement lors d'une anomalie, vous n'avez plus besoin de le continuer.

C'est une erreur fondamentale de croire qu'il faut des moyens pour maintenir l'état normal de l'organisme. Quand on arrive à vomir ou à avoir la diarrhée sans effort, à avoir la fièvre, à sentir exactement où on a mal, à déclencher le mouvement lors d'une anomalie, on n'a plus besoin de le pratiquer. Vous devez pratiquer le mouvement dans le but dentraîner votre corps à retrouver cet état. Et alors, vous serez bien portants sans effort.

Il y en a qui viennent me demander de le faire à leur place, parce qu'ils ne veulent pas se donner la peine de le faire eux-mêmes. Dans ce cas-là, ma réponse est "non". Lorsque vous vous y mettez sérieusement, bien décidés à régulariser votre corps vous-mêmes, et qu'ensuite, vous me demandez de vous aider, parce que vous n'avez pas assez d'expérience ni d'intelligence pour vous débrouiller tout seuls, à ce moment-là je suis d'accord pour vous guider, et même faire yuki.

Par contre, je refuse ceux qui viennent dans le même état d'esprit que quand ils vont chez les médecins ou les pharmaciens pour avaler des médicaments, ou qui déchargent la responsabilité de leurs comportements inconsidérés sur mon dos, ou qui sont trop fainéants pour le faire euxmêmes. Ce que j'enseigne, c'est que tout un chacun possède en lui-même le potentiel nécessaire.

Je voudrais que tout le monde en prenne conscience et puisse le déployer librement. Moi, tout seul, je ne peux m'occuper que de quelques milliers de personnes, même en faisant mon maximum. En fait, il y a des milliards d'êtres humains sur notre planète. Il n'y a pas d'autres solutions que de le faire soi-même.

Si chacun de vous se met à le faire, vous finissez par aider ces milliards d'êtres. Si c'est à moi de tout faire, tout s'arrête à quelques milliers. Ce serait une aberration. Faites-le vous-mêmes et lorsque vous avez des difficultés, venez me voir. Si je reconnais qu'il y a insuffisance, alors je vous aide. Je ne peux pas accueillir ceux qui viennent sans rien faire eux-mêmes dans l'espoir que je ferai tout pour eux.

Ma position est bien différente. je voudrais qu'une multitude de gens prennent conscience du fait qu'ils ont la possibilité de vivre en bonne santé et réfléchissent comment ils peuvent mettre en valeur cette possibilité.

Seulement, la réflexion ne suffit pas pour vous permettre de faire quelque chose. Je vous montre alors comment la nature agit, comment la nature
améliore votre santé, en faisant travailler votre organisme tout seul. Vous en faites l'expérience vous-mêmes et quand vous avez constaté votre potentiel, je vous indique comment en profiter pour vous rendre bien portant.

Je ne dis pas qu'il faut absolument pratiquer le mouvement régénérateur. Car le mouvement se déclenche naturellement chez tous ceux qui sont simples et candides. Même les bébés savent vomir des aliments qui ne leur conviennent pas. Même les chiens et les chats en font autant.

Mais les humains qui sont habitués depuis longtemps à rendre apathique leur organisme en essayant d'empêcher le vomissement dans le but de protéger et soigner celui-ci, à utiliser les médicaments soit pour faire vomir ou soit pour empêcher de vomir, sont incapables de déclencher le mouvement régénérateur.

Le mouvement se déclenche chez tous ceux qui savent se vider la tête. Cela s'appelle "'le coeur du ciel pur". N'importe qui y arrive à condition d'avoir la tête vide comme avant de venir au monde. Il suffit de se vider la tête pour bien dormir. On ne peut pas s'endormir lorsqu'on se dit: "Il faut me coucher de bonne heure" ou "Il faut me lever à telle heure". On s'endort au contraire lorsqu'on relâche tout effort en constatant qu'on ne peut pas dormir du tout. La même chose avant le mouvement qui commence lorsqu'on a la tête vide.

Seulement, comme les humains n'ont pas utilisé l'extrapyramidal depuis longtemps, il y en a qui sont obtus et d'autres qui n'arrivent pas à se vider la tête. Ceux-ci ont beau essayer, ils pensent toujours, par exemple en se disant : "Peut-être il y a des gens qui me regardent", "On va me trouver ridicule", ou "Quelqu'un va manger le gâteau que j'ai mis dans le frigo", etc. Ces gens méchants n'arriveront pas à déclencher le mouvement. Celui-ci n'est pas fait pour des gens méchants ou mal intentionnés.

Pourtant, il n'est pas nécessaire qu'on soit intelligent pour le faire. Puisque c'est l'instinct qui travaille, vous pouvez le déclencher, même si vous ne comprenez rien à ce que je dis. Par contre, ce n'est pas parce que vous avez compris tout ce que je dis qu'il se déclenche nécessairement. Si vous avez trop compris et vous faites trop d'efforts, il ne se déclenchera pas. C'est une chose qui se déclenche tout naturellement, sans effort. Si l'on s'efforce de le déclencher, c'est comme si l'on s'efforçait de s'endormir à à heures pile, de gré ou de force : l'excès de conscience nuit, au contraire. Le mouvement ne vient pas.

Le mouvement régénérateur est une chose naturelle. Donc, on peut le déclencher, en se contractant davantage et ensuite en se relâchant d'un coup. La détente vide la tête. Et alors le mouvement se déclenche. Pas de problèmes avec ceux qui arrivent à se détendre. Cela ne marche pas avec ceux qui s'inquiètent de savoir ce qu'il faut faire ensuite et qui regardent tout autour, les yeux mi-clos, ou ceux qui se raidissent dans la détente. Il vaut mieux qu'ils n'essayent pas. Pour ces gens-là, il y aura d'autres moyens.

Aujourd'hui, on ne pense qu'à guérir la maladie, qu'à renforcer les médicaments. Il faut plutôt penser à fortifier l'organisme. L'usage de la streptomycine a fini par fortifier le microbe. La même chose avec la pénicilline. La blennoragie se propage, relevant le défi de l'antibiotique.
Elle gagne en puissance, de plus en plus. Et l'homme devient de plus en plus faible vis-à-vis de la maladie.

Il faudrait admettre que la connaissance uniquement des médicaments et des maladies ne suffit pas pour maintenir la santé. L'idée qu'il faut exterminer les microbes pour maintenir la santé est arbitraire. Il serait ridicule de se battre sérieusement avec un bébé. Il serait encore plus ridicule de croire qu'il faut tuer les microbes qui sont infiniment plus petits que le bébé, pour maintenir la santé. Il y a des moyens de les accueillir dans notre organisme et de les utiliser en notre faveur. Le colibacille nous aide, en fait, à décomposer les aliments pour les rendre assimilables.

C'est lorsque l'organisme s'affaiblit qu'il devient la cause du catarrhe de la vessie ou de l'arthrite Tant que l'organisme reste fort, il nous est très utile. Il faut donc rendre notre organisme actif. Il n'est pas équitable de penser que, tout en nous rendant faibles au point de ne plus pouvoir résister aux microbes, nous ne pensons qu'à tuer ceux-ci. Je pense qu'il est bien temps maintenant de penser à faire le feed-back, à faire le retour au point de départ pour normaliser l'organisme.

Haruchika Noguchi (Seitai "katsugen-undo")
 

Extrait de Itsuo Tsuda “Le Triangle Instable”, Paris: Courrier du Livre, 1980:137-148.
Ce texte est une conférence de Me Noguchi sur le mouvement régénérateur dont un extrait enregistré en cassette a été distribué à deux cents centres au Japon, lors de la célébration du quatrième anniversaire de sa mort. A Paris également, une cinquantaine de personnes se sont réunies, le 20 juin 1980, pour écouter sa voix, avec traduction, et pratiquer le mouvement ensuite.  Itsuo Tsuda

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Der Text dieser Rede von H.Noguchi ist in der Übersetzung
„Ordnung, Körper, Sensitivität“ - Den Körper ordnen
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The text of this conferenc in english language you can find here:
Noguchi-e → Getting the body in good order
 

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